What, when & where
La Revue Interdisciplinaire de Travaux sur les Amériques (RITA) lance un appel à contributions pour son 13e numéro sur le thème:
APPEL À CONTRIBUTIONS – RITA N°13
Les villes américaines face aux changements globaux
Le constat de bouleversements environnementaux à l’échelle planétaire est aujourd’hui sans appel. Des processus interdépendants, comme le réchauffement climatique, l’extinction des espèces, l’épuisement des sols et la raréfaction des ressources énergétiques modifient profondément, du point de vue matériel comme sur le plan symbolique, les conditions d’existence de nos sociétés. Ces transformations systémiques, qui dépassent largement le seul domaine de l’environnement physique ou du changement climatique, peuvent être désignées grâce au concept de « changements globaux », qui est devenu un thème de recherche majeur dans les champs des sciences sociales et environnementales au cours des trois dernières décennies (Buttel et al., 1990 ; Freedman, 2014).a
Aujourd’hui dans les Amériques, plus des deux-tiers de la population habitent en ville et, par conséquent, la ville constitue un point d’entrée privilégié pour saisir les effets de ces changements globaux et les réponses qu’ils suscitent. Toutefois, le phénomène urbain est très hétérogène : des mégapoles d’envergure mondiale, des agglomérations moyennes participant aux processus de territorialisation des États, et aussi des petites villes au cœur de régions agricoles. Parmi la pluralité de dynamiques se développant dans chacun de ces espaces singuliers mais interconnectés, il est important de mener une réflexion sur l’environnement matériel où ils se déploient.
Les villes sont des lieux où se concentrent les populations, des centres du pouvoir politique, administratif, religieux, culturel et économique. Les processus à l’œuvre dans l’urbain sont désormais indissociables de phénomènes de mondialisation plaçant les villes au centre des différents systèmes d’échanges, comme la circulation des marchandises et des capitaux mais aussi des individus, des savoirs et de l’information. À ce titre, elles sont à la fois productrices et produits des changements globaux, leur point de cristallisation et leur catalyseur, ce qui en fait des lieux où s’élaborent des stratégies et des réflexions autour de ces changements.
Pour saisir ce que les changements globaux ont comme implications sur les villes américaines et inversement, plusieurs axes de réflexion peuvent être dégagés pour guider les propositions de contribution :
Un premier axe, « Comprendre la ville », encouragera les contributions portant sur la multiplicité des concepts utilisés pour saisir les changements globaux dans les mondes urbains : écologie urbaine, métabolisme urbain et économie circulaire, ville durable, verte, smart ou inclusive, transition écologique, anthropocène et capitalocène, résilience, autant de notions en vogue qui mériteraient d’être interrogées, précisées et mises en contexte.
Un deuxième axe, « Vivre la/en ville », pourra accueillir des contributions sur les formes de logement, sur l’occupation des espaces (centraux comme périphériques, la gentrification), les mobilités (transports en commun, voies de communication, échanges urbain/rural, logistique), l’organisation du travail et de l’approvisionnement (alimentaire, énergétique) en dialogue avec les changements globaux. Des contributions sur les pratiques alternatives (agriculture urbaine, graffitis), les rapports entre habitants (de la ville formelle/ informelle), et les représentations des habitants sur leur espace de vie en changement sont également les bienvenues.
Un troisième axe, « Gérer la ville », portera sur des questions de gestion de l’urbain. De l’élaboration de politiques publiques à leur mise en place, les modalités concrètes de production de l’urbain face aux changements globaux impliquent des modalités de gouvernance spécifiques sur lesquelles pourront s’orienter les propositions d’articles. Les questions de l’infrastructure, formelle et informelle, de la ville (égouts, électricité, approvisionnement en eau, transport, gestion de déchets) sont autant de pistes privilégiées pour l’analyse. Tout comme la gestion de la nature en ville, en particulier les fleuves, parcs, jardins et la biodiversité, mais aussi la gestion de catastrophes (à La Nouvelle-Orléans après Katrina, après le tremblement de terre de Mexico en 1985, ou encore suite aux récentes inondations de Rio de Janeiro, en février dernier). Des études se penchant sur les nouvelles politiques d’aménagements urbains pour multiplier des espaces verts ou pour promouvoir l’usage de moyens de transport alternatifs à la voiture pourront également compléter cet axe.
Un quatrième axe, « La ville en dispute », s’intéressera aux processus politiques qui se déroulent dans une ville en transformation sous l’effet des changements globaux. Cet axe pourra accueillir les contributions liées aux inégalités environnementales, aux luttes populaires, aux conflits autour des grands aménagements ou plans d’urbanisme, ainsi que les études centrées sur la problématique de la violence urbaine et sur le concept de justice (sociale et spatiale, environnementale, alimentaire, etc.). La présence de risques ou l’aménagement de grandes infrastructures génère en effet de nombreux « conflits de proximité » (Melé, 2012).
A l’occasion de son treizième numéro, RITA propose, dans sa section Théma, d’explorer les villes américaines, dans leurs relations, face aux changements globaux. À ce titree, la dimension globale des transformationsne ne doit pas être dissociée d’une appréhension locale des phénomènes. En effet, les villes sont traversées de tensions entre centres et périphéries, urbain et rural, entre « condomínios fechados » et « villas miseria » (on songe également aux « barrios bravos » du Mexique), ceux-ci étant porteurs d’échanges, d’initiatives sociales, politiques, culturelles et artistiques. Les dynamiques d’échange entre villes et milieux ruraux constituent aussi un élément important de cette thématique, ainsi que les multiples tensions qui surgissent de l’expansion du front d’urbanisation (pression sur le sol et l’eau, place de l’agriculture dans les contextes métropolitains, aménagement des périphéries, etc.). C’est grâce à un jeu sur les échelles d’analyse que les changements globaux pourront être saisis dans toute leur complexité. En outre, ceux-ci ne sont pas apparus du jour au lendemain, ils sont le fruit de dynamiques s’inscrivant dans la longue durée. Le numéro accueillera donc également des contributions mettant l’accent sur la dimension historique de tels phénomènes. Enfin, dans la mesure où les pratiques artistiques constituent une des modalités privilégiées selon lesquelles les sociétés donnent sens à leur existence et à leurs représentations, ce numéro de RITA encourage les contributions portant sur les manières dont des productions littéraires, picturales, cinématographiques, mais aussi des arts de rue ou des musiques populaires représentent et expriment les changements globaux.
Vous trouverez toutes les informations utiles en lien avec l’appel et les modalités de soumission des textes (en français, en anglais, en espagnol ou en portugais) sur le site de la revue: http://revue-rita.com/numero-a-venir/appel-en-cours.html. Les propositions d’articles sont attendues pour le 20 octobre 2019. Ce dossier paraîtra au mois de juin 2020.
Deadline & how to apply
Les articles complets et respectant les normes de la rubrique choisie (pour plus de détails, consulter : http://www.revue-rita.com/note-aux-auteurs/normes-de-presentation.html) sont attendus jusqu’au 20 octobre 2019 à l’adresse suivante :
Nous rappelons que les articles peuvent être écrits en anglais, en espagnol, en français et en portugais.
Other info, Links & conditions
Comme pour chaque numéro, la revue RITA propose également de recevoir des textes pour sa partie varia “Champ libre” traitant de questions diverses sur les Amériques. Il pourra s’agir de textes de “Notes de recherche”, de propositions méthodologiques pour la section “Fabrique de la Recherche”, de “Résumés de mémoires ou de thèses”, de “Synthèses de recherche” (recensions) ou de “Regards” proposant des réflexions aux formes plus originales sur les Amériques. Toutes les informations sur la partie “Champ libre” sont également disponibles sur le site de la revue:
Les auteurs intéressés par la soumission d’un texte pour le prochain dossier ou pour la section “Champ libre” pourront naturellement s’adresser aux membres du Comité de Rédaction de RITA pour de plus amples informations concernant la revue et sa politique éditoriale.
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